S’épanouir. S’aimer. S’affirmer. Prendre soin de soi. Se faire confiance. S’exprimer sans détour. Se détacher des jugements. Se permettre toutes ces petites folies qu’on s’interdit. Vivre libre. Devenir, si on l’ose, la meilleure femme, le meilleur homme possible.

Ça donne envie, non ?

Alors, quelqu’un pourrait-il m’expliquer pourquoi nous n’agissons pas TOUS, TOUT LE TEMPS, comme ça ? Pourquoi nous n’osons pas faire des choses qui nous tentent, ou nous montrer tel(le)s que nous sommes, ou encore nous faire confiance ?

Parce que nous avons PEUR ! Qu’on le veuille ou non, toutes nos limites sont liées à une ou plusieurs de nos peurs. Et elles ne sont pas toujours récentes : elles datent de quelques années à… quelques millénaires !

La peur, cure-dents pour éléphant résigné…

Savez-vous comment on bride un éléphant adulte pour qu’il ne s’échappe pas ? Très facile. On l’attache avec une chaîne de taille moyenne à un petit pieu enfoncé dans la terre. D’un coup de patte, il pourrait se libérer. Mais ça ne lui vient même pas à l’esprit.

Pourquoi ? Parce que quand il n’était qu’un éléphanteau, on l’a attaché à ce piquet. Il s’est démené pour se libérer. Il a combattu pendant des jours entiers, mais le piquet était trop bien enfoncé, la chaîne trop solide pour lui. Il n’a pas ménagé ses efforts, sans succès. Puis il a abandonné, impuissant. Il s’est résigné. Et cette résignation perdure.

Pauvre Jumbo. Terrassé par un cure-dents !

Elephant nageant

Voici à côté de quoi il est passé s’il avait été libre. Dommage, non?

Et le cure-dents de nos peurs, alors ? Il nous empêche de faire, nous freine, nous bride, nous bloque. Nous n’osons plus. Comme si nous avions conservé la mémoire d’un danger pour nous… même en l’absence d’un vrai danger aujourd’hui !

Traquons nos peurs

A titre personnel, nos peurs actuelles proviennent généralement de notre tendance à éviter de revivre des événements désagréables de notre enfance : si on s’est moqué de vous la première fois que vous avez exprimé une envie en public, vous n’aurez plus tendance à le faire. Et ça se comprend. Les masochistes ne sont pas majoritaires, dans nos sociétés.

Nos peurs naissent dans notre passé. Pourtant, elles se focalisent sur l’avenir : elles appréhendent le danger avant qu’il ne se produise. Le corps est alors en état d’alerte, prêt à agir, l’attention se fixe sur la menace : rien de tel pour réagir de la manière la plus appropriée. C’est là sa force, mais c’est également sa faiblesse.

Parce que la peur n’a pas besoin d’une menace pour se mettre en route. Il suffit qu’elle l’imagine. Nous pouvons passer notre vie à nous faire peur sans qu’il y ait réellement un danger. Nous pouvons imaginer que le pire nous arrive… sans que cela ne se produise jamais !

Si la fonction première d’une peur consiste à nous prévenir d’un danger, il arrive qu’elle exagère et nous prévienne de dangers… plus du tout dangereux !

Les peurs fondamentales d’Homo sapiens

Le cœur de mon travail consiste à travailler sur les peurs fondamentales de l’être humain, celles que tout le monde a, avec plus ou moins d’intensité et de fréquence. Elles sont au nombre de quatre.

1 : Notre peur primordiale, c’est la peur de mourir.

Si l’on en croit les théories de l’évolution, tout être vivant vise à assurer sa survie et la survie de son espèce (reproduction). Une excellente façon d’y arriver consiste à avoir peur de mourir. À cette peur est reliée toute la mécanique du stress. Des peurs satellites se sont greffées à cette peur de la mort :

  • peur de la maladie
  • peur de la déchéance
  • peur de perdre la sécurité
  • …:

L’antidote de cette peur, c’est la sérénité.

2 : La peur du rejet

Pour l’homme des cavernes, la protection du groupe était gage de survie contre les animaux sauvages. Être rejeté, c’était être condamné à mort. Pour l’enfant âgé de moins de trois ans aussi. Cette peur englobe :

  • La peur de l’abandon
  • La peur du jugement
  • La peur de la rupture
  • La peur du conflit
  • La peur de la solitude
  • La peur de déplaire
  • …:

L’antidote de cette peur, c’est la reconnaissance.

3 : La peur de l’inconnu

Au fil du temps, l’Homo sapiens s’aperçut que son inexpérience d’une situation augmentait les risques de mourir. Autour d’elle gravitent :

  • peur de perdre le contrôle
  • peur des situations nouvelles
  • peur des lieux inconnus
  • peur des inconnus

L’antidote de cette peur, c’est l’audace.

4 : La peur de l’échec

Echouer à trouver de la nourriture était également un danger mortel. Ici encore, le négatif l’emporte sur le positif (trouver chaque jour à manger). Cette peur comprend :

  • peur de la punition
  • peur de la défaite
  • peur de la moquerie

L’antidote de cette peur, c’est l’expérience (et l’accumulation d’expérience(s)).

Et si nous inversions les rôles ?

Nos peurs ont tendance à gouverner nos vies, à jouer avec nous. Or nous ne vivons plus dans un environnement sauvage. Les risques sont moindres qu’auparavant. Rien ne nous empêche, si nous osons, de faire preuve de sérénité, de reconnaître nos mérites et nos qualités, de développer notre audace, de multiplier les expériences.

Et d’éloigner ainsi le spectre de la peur. Car quand le danger est fantasmé, dramatisé ou qu’une inquiétude exagérée empêche d’agir, la peur ne remplit plus sa fonction. Elle nous cantonne seulement dans des attitudes correspondant à ce qui nous était permis lorsque nous étions enfants. Et nous nous sommes résignés, inconsciemment, à ces limites que d’autres ont placées sur notre chemin.

Et si nous inversons les rôles ? Et si nous jouions avec nos peurs ?

Le risque

Comme vous le verrez en suivant les conseils ci-dessous, la peur, c’est comme un écran de fumée. On ne voit que lui, mais il est insaisissable, pas très solide et, surtout, il empêche de voir ce qu’il y a derrière. Souvent, il y a des libertés à reconquérir qu’il « suffit d’aller cueillir » pour se les approprier.

Le risque, c’est de rester dans sa prison. Comme dans le film Instinct, de Jon Turteltaub avec Anthony Hopkins. D’un gorille à dos gris, emprisonné depuis des années, auquel il ouvre la porte de sa cage, le héros, primatologue, dit : « Il ne sortira pas. Pourtant, il pourrait. A quelques mètres d’ici, il y a un mur, de l’autre côté de ce mur, la liberté. Il n’essayera même pas. Maintenant pour lui, la liberté, c’est comme un rêve qu’il aurait fait ».

Et si votre rêve, c’était d’être libre ?

C’est le mien, et c’est tout le bien que je vous souhaite pour cette semaine… Et de nombreuses suivantes !

De tout cœur avec vous,

Patrick

“J’agis, je m’épanouis”

Cinq choses à faire pour oser davantage

Regardez la vidéo de Mr Ramesh.

Après ça, vous ne verrez plus jamais vos peurs de la même manière. Comme le dit Mr Ramesh : « Le problème, ce n’est pas la peur en soi, c’est que vous n’êtes pas assez curieux ». Alors, soyez curieux… et célébrez !

Faites la liste de vos peurs

Chaque fois que vous n’osez pas faire quelque chose. Chaque fois que vous craignez le jugement, la critique, le rejet. Chaque fois que vous doutez de vous et préférez « ne pas » (faire, dire, etc.), il y a une peur caché quelque part. Pas toujours consciente, mais il y en a une. Sinon, vous oseriez. Alors, faites la liste de vos peurs… Puis, après avoir vu le brainhack 08 (ci-dessus), mettez-y un peu d’ordre…

Restez paisiblement au contact

La peur déclenche un évitement, un rejet. Pourtant, elle existe et nier cette existence la renforce, comme quand on essaie de s’empêcher de penser à quelque chose : cela peut devenir obsédant. Alors, restez paisiblement au contact de cette peur. Regardez-la, observez-la, apprivoisez-la. Habituez-vous à sa présence. Cela la rendra, paradoxalement, moins présente…

Aimez-les

Ces peurs ne sont pas apparues par hasard dans votre vie. Quand vous étiez enfants, elles vous ont protégé de situations difficiles. Et elles vous protègent encore, même si vous n’en avez plus besoin, puisque vous avez grandi. Alors, remerciez-les de vous avoir si bien protégé jusqu’ici. Observez-les avec tendresse et compassion pour vous-même. Aimez-les… et écrivez-le-lui !

Laissez-la s’exprimer

En général, dès l’apparition du signal d’alarme, on réagit. La peur n’a pas le temps, alors, de remplir correctement sa mission et reste présente, en coulisses. Comme prête à resurgir. Laissez-la s’exprimer. Ne résistez pas et laissez-la prendre tout l’espace de votre corps, en interne. Laissez-la vous faire frissonner de la tête aux pieds. Laissez-lui remplir sa mission jusqu’au bout. Et puis, vous constaterez, après 15,20 ou 30 secondes, que la peur disparaît. Elle n’est plus là. Partie, évaporée, pfffuit ! C’est étonnant. Vous pourrez alors agir… sans peur !

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